Edito

Rien n’est plus important que notre collectif

2020 restera dans l’Histoire. Une année difficile qui aura ébranlé quelques-unes de nos certitudes. Elle en aura renforcé d’autres et notamment celle-ci : rien n’est plus important que notre collectif. Oui, notre humanité ne tient, parfois, qu’à un fil, et cela appelle à l’humilité. Au travail. Au rassemblement. Des valeurs, indispensables, que j’ai à cœur de mettre en avant dans tout ce que nous menons, ici, en Occitanie. 

Etre ensemble, de nouveau… Confinement, déconfinement, reconfinement, couvre-feu … Des moments de ce quotidien que l’on croyait si routinier, parfois, tout à coup disparus : s’embrasser, se serrer dans les bras, tendre une main, partager un bon repas et un bon vin, discuter comment changer le monde jusqu’au bout de la nuit, danser, faire la fête, aller au cinéma, vibrer au théâtre, faire du sport, partir en voyage, découvrir d’autres cultures…  Oui, tout cela a été mis en parenthèses. Un sentiment glaçant a parcouru chacun d’entre nous. La peur. Pour soi, sa famille, ses enfants, ses amis. L’angoisse du monde d’après. Notre équilibre soudain chancelant. 

« Equilibre » : j’ai souvent eu en tête ce mot depuis mars dernier. Au cœur de l’été confiné entre Pyrénées et Méditerranée, j’avais lu cette phrase prononcée par Albert Camus lors d’une conférence à Athènes, en 1955 : « Aujourd’hui, on dit d’un homme : c’est un homme équilibré, avec une nuance de dédain. En fait, l’équilibre est un effort et un courage de tous les instants. La société qui aura ce courage est la vraie société de l’avenir ». 

Avec les équipes de la Région, tout en élaborant des dispositifs d’urgence, j’ai cherché cet équilibre dans tout ce que nous avons entrepris pour endiguer cette crise, protéger et soutenir en actes la population, les entreprises et leurs salariés, les associations et leurs bénévoles. Nous l’avons fait, et nous le continuerons à le faire, en rassemblant les acteurs concernés, en fédérant la société autour d’objectifs communs et parfaitement atteignables. Nous le faisons avec sérieux, esprit de responsabilité car cette situation oblige d’être à la hauteur des événements. 

Du courage, du volontarisme politique, encore et toujours : c’est le cap que je me fixe pour 2021, en tenant solidement la barre. Nous venons de voter le budget régional 2021 avec un investissement record de 1,4 milliards d’euros, rendu possible par cinq années de gestion rigoureuse. Je le conçois comme un signal d’espoir. L’Occitanie avance, déterminée à prendre en main son destin. Soutenir, oui, les territoires, les porteurs de projets, le pouvoir d’achat des familles, et continuer plus que jamais à bâtir, pierre après pierre, un modèle de développement plus juste, plus durable, comme nous avons commencé à le faire avec notre Pacte Vert. 

Face à cette crise majuscule – sanitaire, économique, social, écologique -, je ne céderai jamais à la facilité, entrevue ici et là :  celle du laisser-faire mortifère ou de la démagogie facile. J’ai appris de cette année 2020 que ce pays avait bien plus de ressources qu’il ne le croit. Et d’abord, celle des femmes et des hommes qui le composent et le font vivre. Car, si nous avons tenu face à ce choc inattendu, si le pays est resté debout, c’est parce que nous avons, collectivement, résisté et trouvé des solutions. Cet élan, avec toutes ses imperfections, doit se poursuivre. Il nécessite de la solidarité, de la confiance et une foi inébranlable en notre capacité à penser l’avenir. C’est le vœu que je formule pour 2021. Et, ici, en Occitanie, nous allons le mettre en œuvre ensemble.